Le petit texte à fautes d’Ipomea : la correction…

Publié par Elise Lebossé

Le petit texte à fautes d’Ipomea :  la correction…

 

Avez-vous réussi à vous exercer en lisant ce texte ? Combien de fautes y avez-vous trouvé ?

Vous auriez dû en repérer 34 en tout, eh oui !

Mon bilan ci-dessous ne comporte que 28 points, mais certaines fautes revenaient plusieurs fois dans le texte…

 

Faisons le point sur ces erreurs, et profitons-en pour revoir quelques règles…

C’est parti !

 

  1. Débutons avec la distinction entre « à l’intention » et « à l’attention » : attention !

 

La mention « à l’attention de » est utilisée en tête d’une lettre pour spécifier qui en est le destinataire et la lui soumettre.

La locution « à l’intention de » signifie qu’une démarche est faite en l’honneur de quelqu’un, dans le but de lui être agréable.

 

  1. Distinguons français et Français.

 

Il y a 3 principes à retenir ici : s’il s’agit du nom d’un habitant, il prend une majuscule (un Parisien, un Anglais, un Européen…), si c’est un adjectif, il prend une minuscule (un accent allemand, une recette indienne, un gâteau basque…), enfin, si c’est un nom de langue, il prend une minuscule. Eh oui, le français, c’est parfois compliqué !

 

  1. Marrons ou marron ? Noisette ou noisettes ?

 

L’accord des adjectifs de couleurs peut être un vrai casse-tête ! Nous y reviendrons, donc… Mais ici, on applique la règle suivante : quand un nom est utilisé comme adjectif de couleur, il devient invariable (à l’exception cependant de fauve, écarlate, incarnat, mauve, pourpre et rose).

 

  1. Vous aussi ou vous non plus ?

 

L’adverbe « aussi » est utilisé dans les phrases affirmatives. Dans les phrases négatives, on emploiera « non plus ».

 

  1. « Les danseuses étoiles regardent des films culte ! »

 

Je vais ici vous citer l’Académie française, qui nous explique cela fort bien : « Au pluriel, dans des syntagmes comme danseuse étoile, film culte, produit phare ou mot clé, qui sont formés d’un nom mis en apposition à un autre nom, le mot apposé suit la règle suivante : il varie uniquement si on peut établir une relation d’équivalence entre celui-ci et le mot auquel il est apposé. Ainsi, on écrira Les danseuses étoiles regardent des films culte, car si l’on considère que les danseuses sont des étoiles (elles ont les mêmes propriétés qu’elles, elles brillent de la même façon), il est évident que les films ne sont pas des cultes, mais qu’ils font l’objet d’un culte. »

 

  1. On écrit toujours « tous azimuts », sans h après le ! Simplifions-nous la vie !

 

  1. Ceci ou cela ?

Souvenons-nous que « cela » se rapporte à ce qui précède, et « ceci » à ce qui suit…

  1. Eh non, nous avons beau cauchemarder, le nom « cauchemar » ne se termine pas par !

 

  1. Deux milles ou deux mille ?

Si « vingt » et « cent » peuvent s’écrire avec un « s », ne vous laissez pas avoir par « mille » ! Cet adjectif numéral est invariable. Et ne le confondez pas avec les milles, unité de mesure internationale pour les distances en navigation aérienne et maritime…

  1. Demi ou demie ?

Devant un nom ou un adjectif, « demi » est invariable : une demi-femme, des demi-sœurs, une demi-heure… S’il est derrière un nom, il peut prendre la marque du féminin, mais jamais celle du pluriel : il y a huit ans et demi, à deux heures et demie…

  1. « Esthétique » prend toujours un h après le !

 

  1. Ne confondez pas le participe présent du verbe fatiguer = fatiguant, et l’adjectif verbal fatigant. Petite astuce : si vous pouvez le remplacer par un autre adjectif, on l’écrira sans u, sinon, c’est qu’il s’agit du participe présent !

 

  1. L’expression « avoir l’air »… Une expression qui ne manque pas d’air !

Quid de la règle ou de l’usage… Cette expression nous cause bien des soucis. Tous les ouvrages recommandent d’accorder l’adjectif avec air. Ici, on devrait donc écrire « n’aurait-elle pas l’air gracieux ». Mais l’usage en est autrement : on accorde avec le sujet, sous peine de se faire reprendre… Ainsi, « elle a l’air gentil » deviendra « elle a l’air gentille »… Ouvrez donc le Petit Robert, il s’aligne sur l’usage… À ce stade-là, c’est donc vous qui décidez !

Vous pouvez également consulter la page dédiée à ce sujet sur le site du Projet Voltaire, qui vous apportera ses lumières !

https://www.projet-voltaire.fr/regles-orthographe/elle-a-l-air-serieux-ou-elle-a-l-air-serieuse/

 

  1. Nous ne sommes pas « omnibulés », mais bien « obnubilés » par quelque chose…

 

  1. Autre erreur fréquente, on peut être abasourdi, mais jamais « abassourdi » comme je l’ai écrit dans le texte !

 

  1. Ne vous laissez pas induire en erreur : c’est « origine » que l’on doit entendre dans « Aborigène », pas « arbre »…

 

  1. N’oubliez pas le r dans « opprobre » !

 

  1. Si le catholicisme s’écrit bien avec un h après le t, le catéchisme, lui, n’en a nul besoin !

 

  1. Balade ou ballade ?

 

Ah, ces homophones ! On se balade en forêt, et on écrit une ballade (avec deux ailes…) pour l’élu.e. de son cœur !

 

  1. Sans manche ou sans manches ?

 

Certaines locutions resteront toujours au singulier : « sans détour », « sans commentaire », « sans doute », « sans-gêne »… Idem quand on évoque une chose abstraite : « elle est vraiment sans morale », ou un indénombrable : « je préfère le thé sans sucre ».

En revanche, le nom qui suit la préposition « sans » sera au pluriel quand on parle d’un ensemble auquel il manque plusieurs éléments : « un pull sans manches » (a priori il y en a toujours deux !), ou « une nuit sans étoiles ».

Attention cependant à ne pas vous faire avoir par le nom « parole », car si on n’a qu’une parole (et qu’on parle donc d’un homme sans parole), on dit que le cinéma muet propose, lui, des films sans paroles !

 

  1. Infarctus : le r est ici placé après le a, et pas l’inverse. Pour vous en souvenir, pensez que dans « arrêt cardiaque », le r est lui aussi après le a.

 

  1. La plupart des gens devraient…

 

Même si « la plupart » est un nom féminin singulier, le verbe s’accorde toujours en genre et en nombre avec le complément de « la plupart ». Ici, il fallait donc bien écrire « la plupart des gens devraient se ficher… », comme on écrirait « la plupart des tartes ont été mangées ». Sans complément, le verbe se met au masculin pluriel : « la plupart sont partis », « la plupart mangent de la viande ».

 

  1. De plain-pied.

 

On ne doit pas utiliser l’adjectif « plein » dans cette expression, mais l’adjectif méconnu plain, issu du latin planus (plat, uni).

 

  1. Au jour d’aujourd’hui, oui ?

 

Cette expression, qui existe depuis 1531, est un pléonasme. Certes, elle renforce le propos de celui qui l’emploie puisque le mot hui signifiait « le jour où l’on est », mais il est tout de même préférable d’éviter son utilisation…

Je vous invite cependant à lire l’avis d’Alain Rey à ce sujet, dans un article du Magazine littéraire :  « au jour d’aujourd’hui n’est pas toujours un vilain pléonasme ». Selon lui, l’employer permet d’insister sur le jour où l’on parle, alors qu’aujourd’hui, de sens plus large, désignerait « le temps présent ». Il étaye son propos sur le recueil de Victor Hugo, Contemplations, dont la seconde partie, « Aujourd’hui » est sous-titrée « 1843-1855 ».

 

  1. Si rabattre et rebattre sont des paromymes, c’est bien rebattre qu’il faut utiliser dans l’expression « rebattre les oreilles à quelqu’un » !

 

  1. Il n’y a pas de préposition après le verbe « pallier ». Il s’agit d’un verbe transitif direct, on pallie quelque chose, on ne pas pallie pas « à » quelque chose. Attention également à ne pas confondre votre palier, qui ne prend qu’un « l », avec le verbe pallier !

 

  1. Quoi qu’il en soit… Non pas « quoiqu’il en soit » : pour vous aider à les distinguer, rappelez-vous que la locution « quoique » peut être remplacée par « bien que ». « Quoi que » peut être paraphrasé par « quelle que soit la chose ».

 

  1. S’il est possible de remplacer « tout » par « entièrement » ou « complètement », il est invariable, que ce soit devant un adjectif féminin ou masculin commençant par une voyelle (« tout étonnées », « tout effrayée »). En revanche, on l’accorde devant un adjectif féminin commençant par une consonne (« une robe toute bariolée »). Dans notre texte, il fallait donc écrire « c’est l’humanité tout entière qu’on salit ».

 

 

 

 

 

 

6 nov. 2020 à 17:39