L'inversion du sujet

Publié par Elise Lebossé

Il faut que je vous explique un truc, dussé-je y passer du temps !


Curieux ?

Peut-être un peu, me direz-vous…

 

À votre avis, quel sera le sujet de ce billet ?
 

Dans ma phrase d’introduction, quelque chose vous a sans doute attiré l’œil – et le bon – du moins je l’espère.

Il s’agit de cette jolie inversion du sujet à l’imparfait du subjonctif (non, ceci n’est pas un gros mot !).

Personnellement, j’adore, mais il paraît que la réforme de l’orthographe de 1990 l’aime un peu moins que moi, cette forme… Je vous expliquerai cela en temps voulu.


Revenons à nos moutons : l’inversion du sujet « je ».
Où suis-je ; où vais-je, dans quel état j’erre ? Et comment se fait-ce, d’ailleurs ?

 

Saviez-vous qu’un verbe conjugué au présent qui se termine par un « e » muet à la première personne du singulier (à savoir presque tous les verbes du premier groupe !) doit être écrit avec un accent aigu (tout en le prononçant comme un accent grave, sinon, ça n’est pas drôle ; on parle de la langue française, je vous le rappelle ! ) en cas d’inversion du sujet ?

Quoi ? Je parle chinois ?


Mais non, mais non, regardez : « Que cette phrase est jolie, pensé-je. »

Ou prenez cet exemple : « Quelle bougresse, cette inversion du sujet ! m’exclamé-je. »

Ou bien : « Pourquoi hésité-je à aborder ce sujet si épineux ? »

Le tout prononcé « è » et pas « é », souvenez-vous !

Parce que bon, essayez donc de prononcer ça : pense-je/m’exclame-je/hésite-je. C’est peut-être drôle, hein, mais pas longtemps.

 

Pour rappel, comme vous avez pu le constater en introduction de ce billet, cette règle s’applique également à l’imparfait du subjonctif (qui n’est toujours pas un gros mot, vraiment) !

 

Quant à la réforme de 1990, puisqu’il faut bien l’aborder, sachez qu’elle recommande de remplacer l’accent aigu par un accent grave, puisque le « é » se prononce en réalité « è »...


 

 

 

 

21 déc. 2022 à 17:22